Joint Sitting - 28 February 2008

THURSDAY, 28 FEBRUARY 2008 __

                    PROCEEDINGS AT JOINT SITTING
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Members of the National Assembly and the National Council of Provinces assembled in the Chamber of the National Assembly at 14:27.

The Speaker of the National Assembly took the Chair and requested members to observe a moment of silence for prayers or meditation.

        WELCOMING OF THE PRESIDENT OF THE REPUBLIC OF FRANCE

The SPEAKER: Hon members, Mr President, we are honoured to have amongst us today His Excellency Mr Nicolas Sarkozy, the President of the Republic of France, who has been invited to address this Joint Sitting of Parliament on the occasion of his visit to South Africa. His Excellency, may I take this opportunity to welcome you to Parliament. [Applause.]

Ms N D NTWANAMBI: Madam Speaker and Deputy Speaker of the National Assembly, Deputy Chairperson of the National Council of Provinces, President of the Republic of South Africa Comrade Thabo Mbeki, members of the executive, Members of Parliament and special delegates from our provinces, honoured guests, on behalf of the people of South Africa I wish to extend our warmest welcome to the President of the Republic of France, President Nicolas Sarkozy.

Today marks yet another milestone in the thorough entrenchment of our diplomatic relations and ties with the people of France. Our bilateral and trilateral co-operation gathers considerable momentum and holds great promise for addressing not only issues facing our country and region, but also the global community. We are convinced that this occasion will indeed take this process forward.

I must also say that I am reminded of a visit undertaken by former President Nelson Mandela to France after our first democratic elections in 1994, when he urged the people of France to assist our country as we were battling to overcome the long years of the legacy of apartheid and underdevelopment. The commitment made by the people of France saw a visit by former President Chirac to our shores in June 1998, which was also followed by a visit by Prime Minister Jospin in June 2001. It is for this reason that the millions of people of South Africa are indeed humbled by the decision by President Nicolas Sarkozy to also visit the southern shores of our beautiful continent, bringing with him a message of hope and reaffirmation from the people of France.

It is perhaps important that I indicate that relations between South Africa and France are rooted in history and are marked by the common values of our common beliefs, sharing the understanding of the importance of plural democracy, respect for human rights and the promotion of social justice.

More importantly, ours is a relationship between peoples that are ready to face the multiple challenges of a rapidly globalising world. Since the demise of the apartheid regime in 1994 and the re-entry of our country into the global community, South Africa and France have enjoyed cordial relations characterised by regular high-level dialogue, diverse bilateral co-operation programmes and growing bilateral economic ties, while co- operating at a multilateral level, including the United Nations Security Council and the G8.

We are indeed humbled that economic relations between our countries are continually expanding and that France has grown to be South Africa’s eighth largest trading partner and an important investor in the South African economy.

Today, the South Africa-France Business Forum continues to provide an opportunity for South African and French businesspeople to exchange views on doing business in Africa and to explore possible joint partnerships on the continent and entry into the European business community.

There are about 160 French companies operating in South Africa, including several French multinationals such as Total, Alcatel, Renault, Lafarge, Danone, Peugeot Citroën, which provide thousands of jobs for our people.

When we launched our flagship programme to address the shortage of skills in our country, the people of France, particularly the business community in France, were quick to respond with help. France has made clear its commitment to supporting Asgisa, the Accelerated Shared Growth Initiative for SA, and Jipsa, the Joint Initiative for Priority Skills Acquisition, notably through envisaged participation in infrastructure development and in human resource training.

We are proud that as our country engaged on a path to expand the pool of scarce skills, such as engineers, companies such as the French nuclear company Areva have committed themselves to training South African graduates in project management at postgraduate level.

The École Nationale d’Administration, in association with the SA Management Development Institute, will offer training programmes to senior South African public servants. I am certain that your visit to our country, hon President, will further expand our diplomatic ties, and that you will enjoy your stay in our beautiful country. Once more, welcome to South Africa. Thank you, Madam Speaker. [Applause.]

           ADDRESS BY PRESIDENT NICOLAS SARKOZY OF FRANCE

Le PRÉSIDENT DE LA RÉPUBLIQUE FRANÇAISE (M.N Sarkozy): Madame la Présidente, Monsieur le Président, mesdames et messieurs les Parlementaires, je voudrais vous dire mon émotion de parler devant le Parlement d’un pays qu’en France nous admirons, je veux dire votre pays, l’Afrique du Sud.

Avec le recul, le vingtième siècle apparaît comme l’un des siècles les plus brutaux de l’histoire de l’humanité. Le vingtième siècle pour l’humanité ce fut: deux guerres mondiales, un génocide, la shoah, des dictatures,des réfugiés,des déportés, des exilés.

Le vingtième siècle, ce fut pour le monde un siècle de fer. Et l’Afrique, votre Afrique en a subi dans sa chair toute la violence et toute l’horreur. L’Afrique a enduré la colonisation; les conséquences des grands conflits mondiaux ne lui furent pas épargnées à l’Afrique puisque vos fils en payèrent aussi le prix en combattant au service des puissances coloniales. Puis vinrent les luttes pour la décolonisation et de nouvelles victimes, puis vinrent des conflits entre pays africains qui accompagnèrent le conflit entre l’Est et l’Ouest. Et puis comme si cela ne suffisait pas, il a fallut que l’Afrique connaisse les génocides. Plus que d’autres, l’Afrique fut victime du mépris et du racisme.

Et c’est pourtant de ce continent souvent humilié, parfois bafoué, et précisément d’Afrique du Sud, qu’est venue à la toute fin du vingtième siècle une magnifique leçon d’humanité. Alors qu’ici même régnaient l’apartheid et ses violences, alors que la vengeance et de nouvelles oppressions auraient pu naître de tant d’humiliations, le peuple d’Afrique du Sud, guidé par des hommes hors du commun, a voulu rompre la longue chaîne du malheur.

Cette extraordinaire réussite humaine, qui est la vôtre, doit beaucoup à l’homme qui après 27 ans de prison a dit à ceux qui l’avaient si longtemps privé de sa liberté: L’oppresseur doit être libéré tout comme l’oppressé. L’opprimé et l’oppresseur sont tous deux dépossédés de leur humanité. Je vous prie de croire que dans mon engagement politique, cette phrase a beaucoup compté.

Et vous, les Sud-Africains, vous avez délibérément choisi la réconciliation. En décidant d’emprunter ce chemin, je suis venu vous dire en tant que Président de la France que vous avez en quelque sorte aussi racheté le siècle. Vous avez permis qu’en dépit des atrocités du vingtième siècle, ce siècle qui fut le siècle de l’horreur puisse se clore sur un immense signal d’espoir pour l’humanité tout entière, et ce n’est pas rien que ce signal d’espoir soit venu d’Afrique.

C’est donc empreint, Mesdames et Messieurs, de respect pour votre nation que je me présente devant vous, les Représentants de ce grand people d’Afrique du Sud, hérauts d’une société plus juste et plus humaine parce que plus fraternelle. C’est pour saluer ce peuple et l’espoir qu’il nous donne que j’ai souhaité venir ici, en Afrique du Sud.

Parce que l’Afrique a su faire naître cet espoir, la France veut travailler avec l’Afrique du Sud. Notre monde doit s’appuyer désormais sur votre exemple pour dire qu’il n’y a pas de fatalité. La France apporte à cette lutte contre la fatalité ses valeurs, la liberté, l’égalité et la fraternité. Mais la France et l’Afrique du Sud, j’en ai la conviction, en agissant ensemble, peuvent mieux contribuer que d’autres à l’émergence d’un monde apaisé.

Ce défi commun, nous l’avons en partage d’abord pour que l’Europe et l’Afrique tissent enfin des liens nouveaux; des liens qui ne soient plus ceux de l’inégalité, de l’exploitation et du ressentiment. A l’inégalité, à l’exploitation, au ressentiment, je veux opposer l’égalité, l’équité et le respect entre l’Europe et l’Afrique.

La relation entre la France et l’Afrique est ancienne. Je ne veux éviter aucune question et escamoter aucun problème. La relation entre la France et l’Afrique a pu être douloureuse, et en tant que Président de la France je veux vous dire que j’ai déjà eu l’occasion d’évoquer les crimes et les fautes commises. Et je n’ai pas l’intention de les oublier, parce que je sais que sur ce continent, on a la mémoire, la mémoire des anciens, la mémoire des malheurs et la mémoire des douleurs.

Il ne faut pas oublier non plus ce que la France doit à l’Afrique. Je pense notamment à l’aide précieuse que l’Afrique nous a apportée dans les deux guerres mondiales. Et je n’oublie pas que l’Afrique du Sud a combattu à nos côtés.

La force de ces liens n’appartient pas qu’au passé, elle s’inscrit aussi dans l’identité française. Savez-vous mes chers amis que 10% de la population française aujourd’hui peut revendiquer son origine africaine? Elle s’inscrit aussi dans l’identité africaine à travers la langue française. Mais en dépit de la profondeur et de l’ancienneté de ces liens, la relation de la France avec l’Afrique, particulièrement avec l’Afrique sub-saharienne, se distend. Le nombre de Français vivant en Afrique, les exportations et les investissements français vers l’Afrique ont baissé. Il en résulte que nos partenaires traditionnels en Afrique ont parfois le sentiment d’un abandon ou au minimum d’un désintérêt de la France à leur endroit.

Alors cette relation entre vous et nous est compliquée parce que s’y mêlent depuis toujours à la raison le sentiment et la passion, parce qu’elle est depuis toujours chargée d’une grande affectivité, mais surtout parce que cette relation est en décalage par rapport à ce que veulent les Africains et à ce que perçoivent les Français.

Aujourd’hui, je le dis du fond de mon coeur, l’ancien modèle de relations entre la France et l’Afrique n’est plus compris par les nouvelles generations d’Africains, comme d’ailleurs par l’opinion publique française. Il faut changer le modèle des relations entre la France et l’Afrique si l’on veut regarder l’avenir ensemble. Je sais même qu’au sein de votre Assemblée, certains entre vous, militants de la lutte de libération, perçoivent eux-mêmes encore ces relations de la France et de l’Afrique à travers le prisme de la colonisation. Votre présence pour m’écouter n’en a d’ailleurs à mes yeux que advantage de prix.

Nous nous trouvons dans une situation où notre engagement politique, militaire, économique aux côtés de l’Afrique est perçu par beaucoup non comme une aide sincère, mais comme une ingérence néocoloniale; mais dans le même temps, ayez l’honnêteté de reconnaître que certains nous reprochent une indifférence, un retrait ou une absence d’engagement, un abandon ou une ingratitude. Pour les uns on fait trop, ou mal pour les autres pas assez.

Et je sais parfaitement que les Africains en ont assez de recevoir des leçons de morale ou de bonne gouvernance. Ils les perçoivent, ces leçons, comme arrogantes ou condescendantes; mais dans le même temps, les sociétés civiles, les opinions publiques d’Afrique nous interpellent, nous la France, et elles souhaitent notre implication directe à leur côté pour dénoncer la corruption ou la mauvaise gouvernance. Il existe aujourd’hui une sorte d’exception africaine dans l’opinion publique: ce qui est considéré comme normal avec d’autres régions du monde fait naître le soupçon quant aux intentions du gouvernement français dès qu’il s’agit d’Afrique. La jeunesse africaine entretient avec la France une relation ambivalente d’attirance et de contestation.

Actuellement, plus de 100 000 Africains font des études supérieures en France. Contrairement aux idées reçues, il n’y a jamais eu autant d’étudiants africains dans les universités françaises. Et cependant, la jeunesse d’Afrique éprouve le sentiment que la France se ferme à elle.

Mesdames et messieurs, c’est mon devoir de Président de la République de lever ces malentendus, de dénoncer ces paradoxes qui trahissent une situation qui n’est satisfaisante ni pour vous ni pour nous. Ma conviction est que la relation franco-africaine est pleine d’avenir à condition que nous lui donnions un nouvel élan.

De même que l’Afrique du Sud incarne une Afrique nouvelle, la relation franco-sud-africaine doit inspirer une relation nouvelle entre la France et l’Afrique. La France et l’Afrique du Sud peuvent avoir des relations exemplaires, équilibrées, transparentes, et si vous me le permettez, décomplexées.

Vous êtes devenu notre premier partenaire économique. Cent soixante sociétés françaises développent des partenariats industriels et créent des employs dans votre pays. Ce matin, avec le Président Thabo Mbeki nous avons signé des accords dans les domaines de l’énergie, des transports, de la science et du tourisme qui témoignent de la diversité de nos liens. Nous devons aller plus loin. Le niveau de développement atteint par l’Afrique du Sud n’explique pas à lui seul la nature de nos relations. Et je souhaite un partenariat véritable entre nous.

Monsieur le Président, cher Thabo, vous avez coutume de dire que “l’Afrique du Sud ne peut être un îlot de prospérité au milieu d’un océan de misère”. La France pense exactement la même chose. Je veux affirmer devant vous que la sécurité et la prospérité de la France et de l’Europe sont indissociables de la sécurité et de la prospérité de l’Afrique. Quatorze kilomètres séparent l’Afrique et l’Europe par le détroit de Gibraltar. Ne pas comprendre que nos destins sont liés, c’est procéder à un contresens historique dont les conséquences seraient dramatiques. L’Europe et l’Afrique auront le même destin en terme de sécurité et de développement.

La Renaissance de l’Afrique, la France la souhaite. La France souhaite la renaissance de l’Afrique de toute son âme, la France la souhaite de tout son coeur et la France la souhaite au nom de tout ce qui l’unit à l’Afrique. Cette Renaissance, l’Afrique du Sud la veut. Elle en a donné le signal. Elle a montré l’exemple. La Renaissance, ce n’est pas d’abord une affaire de moyens. C’est d’abord, mesdames et messieurs, une affaire de mentalités. Mais qu’est-ce que l’homme de la Renaissance? C’est l’homme qui croit que tout est possible. L’homme de la Renaissance est un homme qui croit en l’homme. Et parce qu’il croit en l’homme, il pense que l’homme peut changer le monde. L’homme de la Renaissance c’est un homme dont les rêves sont plus grands que ce qu’il peut accomplir!

Pour travailler à cette Renaissance, la France veut refonder ses relations avec l’Afrique. La France ne veut pas être en Afrique pour perpétuer sous d’autres formes des rapports inégaux qui appartiennent à un passé révolu. Si la France veut refonder sa relation avec l’Afrique, la France doit commencer par reconnaître et assumer ses intérêts en Afrique. La paix et la sécurité du continent africain, la lutte contre la pauvreté, la croissance économique du continent, votre insertion dans la mondialisation sont pour nos deux pays des intérêts communs. La France, comme l’Afrique du Sud, a intérêt a la sécurité de l’Afrique. Parce que les guerres, les pandémies, les trafics ou le terrorisme en Afrique auront des conséquences directes en Europe et en France. Si vous échouez aujourd’hui, ce sera le drame pour nous demain.

La France, comme l’Afrique du Sud, ont un même intérêt à une meilleure régulation de la mondialisation. La mondialisation est entrée dans notre histoire. Il serait illusoire et dangereux de prétendre gérer les grandes affaires du monde sans l’Afrique. La France n’acceptera pas qu’on puisse traiter des grandes affaires du monde sans qu’un pays africain ne puisse prendre sa part et parler au nom du continent africain. Mais est-ce que les autres dirigeants du monde se rendent compte que l’Europe et l’Afrique représentent ensemble près de la moitié des pays de la planète? Et c’est ensemble seulement que les Européens et les Africains pourront peser sur la mondialisation. L’Afrique du Sud est pour nous un partenaire dans la mondialisation. Nous avons une approche commune. Et je le dis comme je le pense, il est profondément anormal que le G8 ne fasse pas toute sa place au G5. On ne peut pas prétendre traiter des grandes questions du monde sans faire un place à égalité au G5, et donc à l’Afrique du Sud.

Je pense la même chose du Conseil de sécurité des Nations Unies. Il y a un milliard d’Africains dans le monde. Qui peut concevoir que l’Afrique n’ait pas au moins un siège de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies? C’est une évidence. Je pense la même chose des grandes organisations internationales comme le FMI. J’ai participé, cher Thabo, tu le sais, à mon premier G8 de Président de la République à Heiligendamm. Et j’ai constaté que pendant deux jours et demi, nous avons travaillé à huit pays et que pour le déjeuner du dernier jour, nous avons invité – excusez du peu – deux milliards et demi d’habitants. J’étais gêné pour les invités de la dernière minute qui auraient dû être invités à la première minute de ce sommet.

Pas un pays d’Amérique du Sud. Pas un pays d’Afrique. Pas l’Inde et pas la Chine. Il faut pour le XXIème siècle, l’organisation du XXIème siècle et pas l’organisation du XX ème siècle. Alors, il ne nous appartient pas de décider qui représentera l’Afrique. Mais je constate que l’Afrique du Sud marche à l’avant-garde de ce continent; qu’elle a tous les atouts pour faire entendre sa voix dans ces enceintes. Le Président Mbeki a par le passé gratifié la France du titre de “Citoyenne d’Afrique”. C’est à mes yeux un vrai compliment et je souhaite que la France le mérite.

Pendant la campagne présidentielle française, j’ai exprimé ma volonté de rénover la relation entre la France et l’Afrique. Je mènerai à bien cette rénovation, je vous demande de me comprendre. Il y a trois semaines au Tchad, alors que des mouvements rebelles tentaient de renverser par les armes les autorités légales du pays, la France, s’est interdit de s’immiscer dans les combats. Je n’ai pas autorisé à ce qu’un seul soldat français tire sur un africain, même si pour moi il convenait de soutenir le gouvernement légal du Tchad. C’est un changement sans précédent. Mais je veux aller plus loin aujourd’hui.

Ce changement il faut le poursuivre, parce que la présence militaire française en Afrique repose toujours sur des accords conclus au lendemain de la décolonisation, il y a 50 ans! Je ne dis pas que ces accords n’étaient pas à l’époque justifiés. Mais j’affirme que ce qui a été fait en 1960 n’a plus le même sens aujourd’hui. La rédaction de ces accords est obsolète et il n’est plus concevable, par exemple, que l’armée française soit entraînée dans des conflits internes. L’Afrique de 2008 n’est pas l’Afrique de 1960! La France en tirera toutes les conséquences avec ses partenaires africains. Et je veux devant le Parlement d’Afrique du Sud faire quatre propositions.

La première porte sur les accords de défense entre la France et les pays africains. Ils doivent refléter l’Afrique d’aujourd’hui, et pas l’Afrique d’hier. Ils doivent reposer sur les intérêts stratégiques de la France et de ses partenaires africains. Je ne dis pas qu’il faille nécessairement faire table rase et tout effacer d’un seul trait de plume. Mais je dis que la France souhaite engager des discussions avec tous les Etats africains concernés pour adapter les accords existants aux réalités du temps présent et en tenant le plus grand compte de la propre volonté des pays africains. La France sera ouverte au dialogue avec tous ceux qui souhaiteront nouer avec elle un nouveau partenariat en matière de sécurité.

Deuxième proposition, je vais refonder nos relations sur un principe qui n’existait pas et que j’imposerai, le principe de la transparence. La transparence, c’est la meilleure garantie pour des relations solides et durables, le meilleur antidote aux fantasmes et aux incompréhensions. Contrairement à la pratique passée, j’annonce au Parlement d’Afrique du Sud que tous les accords de défense entre la France et les pays africains seront intégralement publiés. J’associerai également étroitement le Parlement français aux grandes orientations de la politique de la France en Afrique.

Troisièmement, je propose que la présence militaire française en Afrique serve en priorité à aider l’Afrique à bâtir, comme elle en a l’ambition, son propre dispositif de sécurité collective. L’Union africaine souhaite disposer de forces en attente à l’horizon 2010–2012? Eh bien que cet objectif soit aussi celui de la France! La France n’a pas vocation à maintenir indéfiniment des forces armées en Afrique, l’Afrique doit prendre en charge ses problèmes de sécurité.

Que l’on me comprenne bien: il ne s’agit nullement d’un désengagement de la France en Afrique. C’est tout le contraire. Je souhaite que la France s’engage davantage au côté de l’Union africaine, cher Thabo, pour construire le système de sécurité collective dont l’Afrique a besoin car la sécurité de l’Afrique c’est d’abord naturellement l’affaire des Africains.

Enfin, ma dernière proposition vise à faire de l’Europe un partenaire majeur de l’Afrique en matière de paix et de sécurité. C’est le sens du partenariat conclu entre nos deux continents à Lisbonne en décembre dernier. C’est notre intérêt à tous, car une Europe forte a besoin d’une Afrique forte.

Mais je sais bien que le meilleur garant de la paix et de la sécurité, c’est la démocratie et la justice. Alors parlons-en de démocratie et de justice. La France souhaite en en Côte d’Ivoire la tenue d’élections libres, justes et reconnues. Aucun pays ne peut espérer le développement sans organiser des élections démocratiques. Cela fait trop d’années que nous les attendons. Et il en va de même au Zimbabwe. Et il en va de même au Tchad où l’enracinement de la démocratie appelle dès maintenant de nouveaux efforts de la part de tous. Et je veux le dire: la démocratie et les Droits de l’Homme, cela vaut aussi en Afrique et ce n’est pas une conditionnalité exposée de l’extérieur. La démocratie et les Droits de l’Homme n’ont rien d’étranger à l’Afrique. Ce sont des aspirations des peuples africains que la France partage.

En matière de développement, je souhaite que la France contribue plus activement à la lutte que vous avez engagée contre la pauvreté. La France maintiendra son engagement financier pour la réalisation des Objectifs de Développement du Millénaire. Le Président Mbeki m’a interrogé, ma réponse est claire. Mais j’ai souhaité que la France intervienne de manière plus ciblée pour favoriser l’accélération de la croissance économique. Et que nous contribuions directement à la création d’entreprises africaines génératrices d’emplois. C’est pourquoi j’ai décidé aujourd’hui de lancer une initiative de soutien à la croissance économique.

Cette initiative sera mise en oeuvre par l’Agence Française de Développement. Elle comportera trois composantes: Nous allons créer un fonds d’investissement de 250 millions d’euros pour prendre des participations dans d’autres fonds mixtes ou thématiques, de façon à développer les entreprises africaines. La deuxième composante, c’est la création d’un fonds de garantie dote aussi de 250 millions d’euros, pour permettre de faciliter l’accès des PME africaines au crédit bancaire et au capital. La troisième composante sera le doublement, le doublement de l’activité de l’Agence Française de Développement en faveur du secteur privé, soit un engagement de 2 milliards d’euros, que je vous annonce, en cinq ans. Au total, l’initiative de la France mobilisera donc deux milliards et demi d’euros en cinq ans qui financeront directement ou indirectement 2000 entreprises africaines, pour la création de 300 000 emplois.

En intégrant cette initiative, le total des engagements financiers français bilatéraux pour l’Afrique subsaharienne s’élèvera donc à dix milliards d’euros sur les cinq prochaines années. Qui osera après parler de désengagement de la France?

Enfin, je voudrais terminer en évoquant un sujet difficile, mais il ne sert à rien de faire des voyages si on ne parle pas des questions difficiles. Je voudrais parler de l’avenir des relations entre la France et l’Afrique s’agissant des migrations. Soixante-cinq pour cent des 200 000 étrangers qui s’installent chaque année en France viennent du continent africain. Cependant, il ne s’agit pas seulement d’un phénomène Nord-Sud. La grande majorité de ces mouvements migratoires est interne au continent africain. L’Afrique du Sud vous accueillez vous-même, à vous seule, près d’un quart des populations migrantes de l’Afrique. Alors, la réalité de l’immigration n’est pas satisfaisante aujourd’hui. Elle ne l’est pas pour nous, mais elle ne l’est pas davantage pour vous. Nous sommes confrontés Européens et Africains du Sud, au même défi. 500 000 personnes entrent illégalement en Europe tous les ans, l’ampleur du phénomène vers l’Afrique du Sud l’oblige également à un très grand nombre d’expulsions. Qui pourrait se satisfaire d’une situation pareille?

Je n’ai jamais dis, parce que je ne le pense pas, que l’immigration est un phénomène qu’il faudrait combattre. Et j’ai toujours dénoncé le concept scandaleux d’immigration zéro, qui est une idée dangereuse et une idée irréaliste. La France comme l’Afrique du Sud sont deux nations qui doivent une part de leur essor à l’apport des migrants, nous ne pouvons pas l’oublier.

Aucun pays au monde ne peut se permettre de recevoir, cependant, une quantité de migrants qui excède sa capacité à les accueillir dignement, dans le travail, le logement, l’éducation et les soins. La rupture de cet équilibre entraîne des phénomènes de chômage massif, d’exclusion et de ghettos. C’est donc la responsabilité de tout gouvernement de décider combien de migrants il est prêt à accueillir sur son territoire et dans quelles conditions.

La France prépare une réforme capitale de sa politique de l’immigration. Un quota annuel de nouveaux migrants accueillis en France sera débattu et voté chaque année par le Parlement. Ce plafond comportera des souscatégories par motifs d’immigration – travail ou regroupement familial. Il sera négocié avec les pays d’origine dans le cadre des accords de gestion concertés des flux migratoires.

On ne gère pas l’immigration uniquement par la décision du pays d’accueil, mais également par la décision du pays de départ. Le temps est venu de construire un partenariat euro-africain sur les migrations, sur trois sujets essentiels, capitaux à mes yeux: D’abord le pillage de vos cerveaux. C’est un sujet d’une gravité extrême. Un rapport de l’OMS de 2006 souligne cette situation invraisemblable: l’Afrique supporte 24% du fardeau des maladies, et la même Afrique qui supporte 24% du fardeau des maladies ne possède plus que 3% du personnel médical sur son territoire. Comment allez- vous soigner les vôtres si tous les médecins que vous formez s’en vont chez nous pour essayer de trouver un développement qu’ils ne trouvent pas chez vous? Le pillage des cerveaux, il convient d’y mettre un terme.

Cette situation n’est pas tenable. Il faut éviter le départ définitif des élites africaines.

Savez-vous qu’il y a en France plus de médecins béninois qui exercent dans mon pays que de médecins béninois qui exercent au Bénin? Ne croyez-vous pas que le Bénin, qui est l’un des pays les plus pauvres du monde, a besoin d’avoir ses médecins plutôt que la France?

Ensuite, la répression des filières: il est temps que la communauté internationale se mobilise contre cet odieux trafic qui exploite la misère de malheureux qui n’ont d’autres espoirs que dans le départ. Nous devons être plus sévères avec ces esclavagistes des temps modernes qui déshonorent l’humanité.

Enfin le co-développement, la mobilisation des populations migrantes pour le développement des pays d’origine. Ce nouveau chantier fait partie d’un large paquet de mesures adopté lors du 2ème Sommet UE-Afrique à Lisbonne. Et je développerai cette relation lorsque j’exercerai, à partir du 1er juillet de cette année, les fonctions de Président de l’Union européenne.

Au-delà de la relation entre etats, nous devons multiplier les liens qui existent entre nous. Alors j’entends bien que ces liens, ils ont suscité beaucoup de déception dans le passé. Et je voudrais notamment dire combien je souhaite la poursuite des Sommets Afrique-France. Mais je veux que ces rencontres qui ont débuté en 1973 changent dans leur méthode et dans leur nature. Il est nécessaire de les adapter quant à leur finalité et à leur déroulement.

Il est nécessaire de changer les sommets Afrique-France, de changer les méthodes, de changer les objectifs. Leur préparation mérite plus de concertation, les débats gagneront à être structurés différemment, il y a lieu d’ajuster leur périodicité à celle d’autres rencontres, dans le cadre de l’Union européenne ou de la Francophonie. On peut songer enfin à leur conférer un caractère plus concret, tirer des bilans ou formuler des orientations.

Je propose que la prochaine réunion ministérielle de suivi qui précèdera le prochain Sommet déjà prévu au Caire en 2009 soit l’occasion de se prononcer en commun sur de nouvelles modalités. Comprenez-moi bien: parce que je crois à la nécessité de l’amitié entre la France et l’Afrique, je ne veux avoir aucun tabou dans la refondation de nos relations.

Alors que débute le XXIème siècle, j’ai parfaitement conscience que notre génération porte la lourde responsabilité d’éviter les drames qu’a connus le siècle précédent. Le message d’humanité et de réconciliation venu d’Afrique du Sud doit donc nous guider. Dans mon bureau, mes chers amis, à Paris, il y a une photo de Nelson Mandela qu’il m’a offerte lorsqu’il est venu l’année dernière. Quand je regarde ce visage qui pour le monde entier est devenu le visage du pardon, je pense toujours à deux choses qu’il a dites. La première, c’était pendant la campagne de 1994. Il disait à ceux pour la dignité desquels il s’était tant battu – il a eu le courage de leur dire cela - Si vous voulez vivre mieux, vous devez travailler dur. Nous ne pouvons le faire à votre place; vous devez le faire vous-mêmes.

Le deuxième message, c’est ce passage magnifique à la fin des mémoires de Nelson Mandela, quand il dit, ce qui est bouleversant pour nous: Personne ne naît en haïssant une autre personne à cause de la couleur de sa peau, à cause de son passé, ou à cause de sa religion. Les gens doivent apprendre à haïr, et si les gens peuvent apprendre à haïr, on peut leur enseigner aussi à aimer. Quand Nelson Mandela parle ainsi, il n’appartient pas à l’Afrique du Sud, il fait honneur au monde dans son ensemble.

Votre histoire nous enseigne que les hommes ne sont pleinement humains que par et grâce à d’autres hommes. Votre pays en fait tous les jours la démonstration en faisant coexister les descendants des esclaves et ceux des maîtres; en faisant coexister les descendants des fermiers venus d’Angleterre, des Pays-Bas ou de France et ceux des conquérants zoulous et des guerriers khossas; en faisant coexister les descendants des métayers venus du Gujarat et ceux des mineurs venus de toute l’Afrique Australe.

Votre histoire, mes chers amis d’Afrique du Sud, démontre que les valeurs de votre révolution, comme celles de la Révolution Française, peuvent toujours permettre de transformer le monde. Ensemble, Africains du Sud et Français, nous croyons à l’égalité des droits, nous croyons à l’égalité des dignités, nous refusons le racisme. Votre histoire nous dit que le monde, pour réussir, a besoin de l’Afrique, de la voix de l’Afrique, mais d’une Afrique debout, d’une Afrique vivante et d’une Afrique libre. C’est cette Afrique que je suis venu rencontrer aujourd`hui. Alors. Vive l’Afrique du Sud, Vive la France. (Translation of French speech follows.)

The PRESIDENT OF THE REPUBLIC OF FRANCE (Mr N Sarkozy): Madam Speaker, Mr President, Members of Parliament, ladies and gentlemen, I would like to say how moved I feel at speaking before the Parliament of a country that we in France admire; I mean your country, South Africa.

In retrospect, the twentieth century appears to be one of the most brutal centuries in the history of mankind. The twentieth century for mankind entailed: two world wars, genocide, the Holocaust, dictatorships, refugees, deportees, exiles.

The twentieth century for the world was a grim century. And Africa, your Africa, was seared by all the violence and the horror of this. Africa endured colonialism, and Africa was not spared the consequences of the great world conflicts, since your sons also paid the price by fighting for the colonial powers. Then came the struggles for decolonisation and new victims, then came conflicts between African countries that accompanied the Cold War. And then, as if that were not enough, Africa had to experience genocide. Africa, more than other regions, was the victim of scorn and racism.

Yet it was from this often humiliated and sometimes ridiculed continent, and more particularly South Africa, that a magnificent lesson in humanity came, just as the twentieth century was drawing to a close. At a time when apartheid and its attendant violence prevailed here, at a time when so many humiliations could have given rise to revenge and further oppression, the people of South Africa, guided by outstanding men, wished to break with the long chain of adversity.

This extraordinary human achievement, which is yours, owes much to the man who, after 27 years in prison, said to those who had long deprived him of his freedom: “The oppressor must be liberated just as surely as the oppressed. The oppressed and the oppressor alike are robbed of their humanity.” You must believe me when I say that this phrase has been very important to me in my political commitment.

And you, South Africans, have deliberately chosen reconciliation. In choosing to embark on this path, I am here to tell you as President of France that you also redeemed the century, as it were. Despite the atrocities of the twentieth century, you have allowed this century, which was the century of horror, to end on a powerful note of hope for mankind as a whole, and it is not insignificant that this note of hope has come from Africa.

Ladies and gentlemen, it is therefore with deep respect for your nation that I stand before you, the representatives of this great people of South Africa, who herald a more just, a more fraternal and hence a more humane society. It was to pay tribute to this people and the hope that this people has given us that I wanted to come here, to South Africa.

Because Africa has managed to ignite this hope, France wishes to work with South Africa. Our world must henceforth rely on your example to say that nothing is inevitable. France brings to the struggle against inevitability its values, liberty, equality and fraternity. But I am convinced that France and South Africa, acting together, are in a better position than others to contribute to the emergence of a peaceful world.

We take up this common challenge, firstly so that Europe and Africa can at long last forge new ties, ties that are no longer based on inequality, exploitation and resentment. To counter inequality, exploitation and resentment, I want equality, fairness and respect between Europe and Africa.

Relations between France and Africa go back a long way. I do not wish to avoid any question or evade any problem. Relations between France and Africa have at times been painful, and as President of France I want to tell you that I have spoken elsewhere of the crimes that were committed and the mistakes that were made. And I do not intend to forget them, because I know that on this continent people remember, remember their forebears, remember the misfortunes and remember the sorrows.

Nor should we forget what France owes to Africa. I am thinking particularly of the invaluable help Africa gave us ​​during the two world wars. And I am not forgetting that South Africa fought side by side with us. The strength of these ties is not just a part of our past; it is also part of the French identity. Do you know, my dear friends, that 10% of the French population can today claim African ancestry? It is also part of the African identity, through the French language. But although these ties are deep and long-standing, relations between France and Africa, and more particularly sub-Saharan Africa, are becoming less close-knit. The number of French citizens living in Africa, as well as the volume of French exports to Africa and French investments in Africa, have declined. This has resulted in our traditional partners in Africa sometimes feeling that France has abandoned, or at the very least lost interest in them.

So, the relationship between you and us is complicated because reason has always been mingled with feeling and passion, because the relationship has always been charged with emotion, but particularly because the relationship is out of step with what the Africans want and what the French perceive.

Today I say from the bottom of my heart, the old pattern of relations between France and Africa is no longer understood by new generations of Africans, or for that matter by public opinion in France. We must change the pattern of relations between France and Africa if we want to face the future together.

I know that even within this Assembly some of you who were activists in the struggle for freedom still perceive these French-African relations through the prism of colonialism. For me, this makes the fact that you are here listening to me even more precious.

We find ourselves in a situation in which our political, military and economic engagement alongside Africa is seen by many not as a well-meant helping hand but as neo-colonial interference; but at the same time, have the honesty to recognise that some reproach us for indifference, withdrawal or lack of engagement, abandonment or ingratitude. For some we do too much or act wrongly, for others not enough.

And I am perfectly aware that Africans have had enough of being lectured to about morals and good governance. They perceive such lectures as arrogant and condescending; but at the same time, African civil society and public opinion want us, us French, to become directly involved alongside them in denouncing corruption and poor governance.

There is today a sort of African exception in public opinion: what is considered normal in relations with other world regions generates suspicion about the French government’s intentions in relations with Africa. African youth has an ambivalent relationship with France, comprising both attraction and protest.

Currently more than 100 000 Africans are studying at institutions of higher learning in France. Contrary to what is often believed, there have never been more African students in French universities. Nevertheless, African young people have the feeling that France is closing its doors to them.

Ladies and gentlemen, it is my duty as President of the Republic to dispel these misunderstandings, to expose these paradoxes which reveal a situation that is satisfactory neither for you nor for us. I believe that French- African relations hold out much promise for the future, provided we lend them new impetus. Just as South Africa epitomises a new Africa, the relationship between France and South Africa should serve as inspiration for new relations between France and Africa as a whole. France and South Africa can have relations which are exemplary, balanced, transparent and, if you will permit me the term, rid of all hang-ups.

You have become our leading economic partner. One hundred and sixty French companies are developing industrial partnerships and creating jobs in your country. This morning President Thabo Mbeki and I signed agreements on energy, transport, science and tourism, which bear witness to the diversity of these ties. We must go further. The level of development achieved by South Africa does not by itself explain the nature of our relations. And I wish to see a genuine partnership between us.

Mr President, dear Thabo, you are in the habit of saying that “South Africa cannot be an island of prosperity in a sea of poverty”. France thinks exactly the same thing. I want to state before you that the security and prosperity of France and Europe are indissolubly linked with the security and prosperity of Africa. Only the 14 kilometres of the Straits of Gibraltar separate Africa and Europe. Failing to understand that our destinies are linked would be a historic misinterpretation with dramatic consequences. Europe and Africa will share the same destiny in terms of security and development.

France hopes for the Renaissance of Africa with all its heart and soul; it hopes for this Renaissance for the sake of everything that unites it with Africa. South Africa wants this Renaissance. It has given the signal. It has set the example. The Renaissance is not first and foremost a matter of resources. It is, ladies and gentlemen, above all a matter of mindsets. But what is a Renaissance man? He is a man who believes that everything is possible. A Renaissance man is a man who believes in man. And because he believes in man, he thinks that man can change the world. A Renaissance man is a man whose dreams are greater than what he himself can accomplish!

To help bring about this Renaissance, France wants to place its relations with Africa on a new footing. France does not want to be in Africa to perpetuate, in different forms, the unequal relations that belong to a past that is over and done with. If France wants to place its relations with Africa on a new footing, France must start by recognising and taking on board its interests in Africa. Peace and security on the African continent, the struggle against poverty, the economic growth of the continent and your inclusion in the process of globalisation are interests that are shared by both our countries. France, like South Africa, has an interest in the security of Africa. Because wars, pandemics, trafficking and terrorism in Africa will have direct consequences in Europe and France. If you fail today, there will be tragedy for us tomorrow.

France and South Africa share a common interest in better-regulated globalisation. Globalisation is now here to stay. It would be unrealistic and dangerous to attempt to manage world affairs without Africa. France will not accept world affairs being dealt with without an African country making its contribution and speaking on behalf of the African continent. Do the other world leaders realise that Europe and Africa together account for nearly half the world’s countries? And together – but only together – Europeans and Africans will be able to influence the course of globalisation. South Africa is for us a partner in globalisation. We have a common approach. And to put it bluntly, it is profoundly abnormal for the G8 not to give an equal place to the G5. We cannot claim to be dealing with major world affairs unless we give an equal place to the G5, and so to South Africa.

I think the same applies to the United Nations Security Council. There are a billion Africans in the world. Who can possibly imagine Africa not having at least one permanent member seat at the United Nations Security Council? Quite obviously it should. I think the same applies to the major international organisations such as the IMF. I participated, dear Thabo, as you know, in my first G8 as President of the Republic in Heiligendamm. And I noted that for two-and-a-half days we were eight countries working there and that for the lunch on the final day, we invited – would you believe it! – two-and-a- half billion inhabitants. I was embarrassed for the last- minute guests who should have been invited from the first minute of this summit.

Not one country from South America. Not one country from Africa. Not India and not China. For the twenty-first century, we have to have the organisation of the twenty-first century and not that of the twentieth century. It is not for us to decide who should represent Africa. But I see that South Africa is forging ahead in the vanguard of the continent; that South Africa is excellently placed to make her voice heard in these fora. President Mbeki has in the past done France the honour of bestowing on it “African Citizenship”. This is to my mind a great compliment and I want France to live up to it.

During the presidential election campaign I said I wanted to renew the relationship between France and Africa. I shall see this through; I ask you to understand me. Three weeks ago in Chad, when rebel forces were attempting to overthrow the legitimate authorities of the country, France refrained from becoming involved in the fighting. I did not authorise a single French soldier to fire on an African, even though for me it was right to support Chad’s legal government. That is an unprecedented change. But I want to go further today.

This change has to be pursued, because the French military presence in Africa is still grounded in agreements reached just after the end of colonialism, 50 years ago! I am not saying that these agreements were not justified at the time. But I am saying that what was done in 1960 no longer has the same relevance today. Their wording is obsolete. It is now unthinkable, for example, for the French army to be drawn into domestic conflicts. The Africa of 2008 is no longer the Africa of 1960! France and its African partners will take this fact fully on board. And I want to make four proposals before the South African Parliament.

The first relates to the defence agreements between France and the African countries. They must reflect Africa as it is today and not as it was yesterday. They must rest on the strategic interests of France and its African partners. I am not saying that the existing agreements should necessarily be scrapped and that everything should be erased with the stroke of a pen. But I am saying that France wants to undertake discussions with all the African states concerned, with a view to adapting the existing agreements to the realities of the present, taking full account of the African countries’ wishes. France will be open to dialogue with all those who wish to establish a new security partnership with it.

Second proposal: I am going to place our relations on a new footing, on a principle which used not to exist and which I shall impose, the principle of transparency. Transparency is the best guarantee of solid and lasting relations, the best antidote to fantasies and misunderstandings. Contrary to past practice, I announce to the South African Parliament that all the defence agreements between France and the African countries will be published in full. I also intend to closely involve the French Parliament in setting out the major guidelines for France’s policy in Africa.

Thirdly, I propose that the French military presence in Africa serve first and foremost to help Africa achieve its goal of building, as it wishes to do, its own collective security arrangements. The African Union wishes to have standby forces by 2010-2012? Then that objective should also be France’s objective! France has no call to maintain armed forces in Africa indefinitely; Africa has to take responsibility for its security problems.

Let me be clearly understood: This does not mean in any way that France is disengaging from Africa. It is the exact opposite. I want France to engage to an even greater extent alongside the African Union, dear Thabo, in building the collective security system that Africa needs, because African security is, of course, first and foremost a matter for the Africans. Finally, my last proposal is to make Europe a major partner of Africa in bringing about peace and security. This is the meaning of the partnership established by our two continents in Lisbon last December. This is in the interests of all of us, since a strong Europe needs a strong Africa.

But I am well aware that the best guarantors of peace and security are democracy and justice. So let’s talk about democracy and justice. In Côte d’Ivoire France is keen to see free, fair and recognised elections held. No country can hope for development without organising democratic elections. We have been waiting for them for too many years. And the same is true in Zimbabwe. It also applies to Chad, where all of us are called upon to immediately make further efforts to help democracy take root. And I want to say: democracy and human rights also apply in Africa and are not a conditionality imposed from outside. Democracy and human rights are in no way foreign to Africa. They are aspirations of the African peoples that France shares.

When it comes to development, I want France to contribute more actively to the fight that you have waged against poverty. France will maintain its financial commitment for the achievement of the Millennium Development Goals. President Mbeki asked me about this, my answer is clear. But I also called for France to work in a more targeted way to foster accelerated economic growth and for us to contribute directly to the creation of African companies that will generate jobs. This is why I have decided today to launch an initiative to support economic growth.

This initiative will be implemented by the French Development Agency. It will be in three parts: We are going to create a €250 million investment fund to acquire holdings in other mixed or thematic funds in order to develop African businesses. The second component is the creation of a guarantee fund, which will likewise have a €250 million endowment to facilitate access to bank credit and capital for African SMEs. The third component will be the doubling of the activity of the French Development Agency in support of the private sector, with a €2 billion commitment, which I announce to you here, over five years. Overall, France’s initiative will thus mobilise €2,5 billion over the five-year period, which will be used to directly or indirectly finance 2 000 African companies and create 300 000 jobs. When this initiative is included, the total French bilateral financial commitment to sub-Saharan Africa will thus amount to €10 billion over the coming five-year period. After this, who will dare talk about a disengagement on the part of France?

Finally, I should like to end by bringing up a difficult issue, but there is no point in travelling abroad if one does not talk about difficult matters. I should like to talk about the future of relations between France and Africa as regards migration. Sixty-five per cent of the 200 000 foreign nationals who take up residence in France every year come from the African continent. Yet this is not exclusively a North-South issue. The bulk of the migratory movement takes place within the African continent itself. South Africa – you yourselves – alone receives nearly a quarter of all migrant populations in Africa. The reality of immigration is not satisfactory today. It is not satisfactory for us, but it is no more satisfactory for you. We, Europeans and South Africans, face the same challenge. Five hundred thousand people enter Europe illegally every year; the scale of the phenomenon in South Africa is also forcing that country to deport a very large number of people. Who could be satisfied with such a situation?

I have never said, because I don’t think it, that immigration is a phenomenon that must be fought. And I have always rejected the scandalous idea of zero immigration, an idea that is dangerous and unrealistic. France and South Africa are two nations that owe a part of their momentum to the contribution of migrant workers; we cannot forget this.

However, no country in the world can afford to receive a number of migrants exceeding its ability to extend to them a decent welcome, offering them work, housing, education and health care. Upsetting this balance leads to massive unemployment, to exclusion and to ghettos. So it is the responsibility of every government to decide how many migrants it is prepared to receive in its territory and under what conditions it is prepared to receive them.

France is preparing a major reform of its immigration policy. An annual quota of new migrants to be welcomed to France will be debated and voted on each year by Parliament. The ceiling will be broken down into subcategories defined by grounds for immigrating – work or family reunification. It will be negotiated with the countries of origin as part of agreements on concerted management of migration flows.

We can’t manage immigration solely by decision of the host country; it also has to be by decision of the country of departure. The time has come to build a European-African partnership on migration, covering three essential, to my mind crucial, issues: Firstly, the brain drain you suffer. This is an extremely serious matter. A 2006 WHO report highlights this incredible situation: Africa bears 24% of the world’s burden of illness, and this same Africa which bears 24% of the world’s burden of illness has only 3% of its health-care personnel. How are you going to treat your sick if all the doctors you train leave and come to our countries to try and find a development they can’t find at home? We need to put an end to the brain drain.

This situation is not tenable. We must avoid African elites emigrating for good.

Did you know that there are more Benin doctors practising in my country than there are Benin doctors practising in Benin? Don’t you think that Benin, which is one of the world’s poorest countries, has greater need of its doctors than France?

Secondly, organised crime: It is time the international community mobilised against the odious trafficking which exploits the poverty of the hapless human beings who feel their only hope is to leave their country. We must take more severe action against those modern-day slave-drivers who dishonour mankind.

Finally, co-development, which involves mobilising migrant populations to support the development of their countries of origin. This new project is part of a broad package of measures adopted at the 2nd EU-Africa Summit in Lisbon. And I shall develop this relationship when I exercise, from 1 July this year, the duties of President of the European Union.

Beyond state-to-state relations, we must increase the ties which exist between us. Now I quite understand that these ties have given rise to a lot of disappointment in the past. And I would particularly like to say how keen I am to see the continuation of the Africa-France Summit meetings. But I want the way in which these meetings, which began in 1973, are run and their nature to change. Their purpose and organisation need to be adapted.

It is necessary to change the Africa-France summits, to change the methods and change the objectives. Their preparation should be better co-ordinated; the discussions should be structured differently; their timing should be better matched to that of other meetings organised by the European Union and the OIF [international Francophone organisation]. Finally, we could consider giving them a more practical focus, tasking them with taking stock or formulating guidelines.

I suggest that the next ministerial follow-up meeting that precedes the forthcoming Summit scheduled in Cairo in 2009 take a common position on new arrangements. Let me make myself clear: because I believe in the necessity of the friendship between France and Africa, I want no taboos when it comes to putting our relations on a new footing.

At the start of the twenty-first century, I am perfectly aware that our generation bears the heavy responsibility of avoiding the disasters that befell the previous century. So, South Africa’s message of humanity and reconciliation must guide us. In my office in Paris, my dear friends, there is a photograph of Nelson Mandela, which he gave me when he came last year. When I look at this face, which for the entire world has become the face of forgiveness, I always think of two things he said. The first was during the 1994 election campaign. He said to those for whose dignity he had fought so hard – he had the courage to tell them this: “If you want better things, you must work hard. We cannot do it all for you; you must do it yourselves.”

The second is the magnificent passage at the end of Nelson Mandela’s memoirs in which he says – and this is very moving for us: “No one is born hating another person because of the colour of their skin, religion or background. Hatred and intolerance have to be learned and, if they can be learned, so can love and tolerance.” When Nelson Mandela talks in this way, he doesn’t belong to South Africa, he honours the whole world.

Your history teaches us that men are only fully human through and thanks to other men. Your country is a constant demonstration of this, in achieving coexistence on the part of the descendants of slaves and of masters; in achieving coexistence on the part of the descendants of farmers from England, the Netherlands and France and of Zulu conquerors and Xhosa warriors; in achieving coexistence on the part of the descendants of tenant farmers from Gujarat and of miners from all over Southern Africa.

Your history, my dear South African friends, demonstrates that the values of your revolution, like those of the French Revolution, will always make it possible to transform the world. Together, South Africans and French, we believe in equal rights, we believe in equal dignity and we reject racism.

Your history tells us that in order to succeed, the world needs Africa and its voice – an upstanding, vibrant and free Africa. This is the Africa to which I have come today. Long live South Africa! Long live France!]

Mr J H VAN DER MERWE: Madam Speaker, I firstly want to say thank you very much for giving me the honour of saying a few words, which I will in due course do in French. [Applause.] I think you will all agree with me, he is quite an orator, isn’t he? [Applause.] If I were to live in France permanently, I would vote for him. [Laughter.] [Applause.] Madame la Présidente du Parlement, Monsieur le Président de la République Sud-Africaine, Monsieur le Président de la République française, membres du Parlement, mesdames et messieurs.

Nous apprécions beaucoup votre visite au Cap - le plus beau cap du monde. Monsieur le Président Sarkozy, même si elle ne constitue pas, bien sûr, la première arrivée d’un Français dans notre ville. Le premier Français a débarqué ici il y a plus de trois cents ans déjà.

La présence française se manifeste encore aujourd’hui par des noms dans notre province - tels que Fleur du Cap, l’Avenir, La Provence, le Bonheur, Patricia de Lille et beaucoup des autres.

Des centaines de milliers de Sud-Africains ont du sang français dans les veines. Ma propre belle-mère était une demoiselle Jourdain, donc ma femme et tous mes enfants et tous mes petits-enfants sont des descendants de Français. Moi-même, je suis membre du Parlement depuis trente ans déjà, et d’origine hollandaise, mais j’ai étudié à la Sorbonne et j’admire beaucoup Napoléon Bonaparte en le general Charles de Gaulle. Ma petite-fille étudie le français. Nous avons dix-sept Alliances Françaises en Afrique du Sud.

En fait, bien interessant, monsieur le President, notre Ministre des Affaires Étrangères, qui n’est pas ici aujourd’hui , je crois qu’elle est en train d’apprendre le français. Je crois qu’elle va essayer de vous dire elle-même “bonjour monsieur” et “merci” et “sil vous plait” et “au revoir”.

Tout cela pour vous dire, Monsieur le Président, que ce pays et cette ville aimeraient que vous vous y sentiez chez vous aussi à l’aise que sur les Champs Élysées, grappillant les raisins de la Butte de Montmartre, dégustant un excellent Bordeaux, ou admirant les superbes demoiselles du Lido.

Monsieur le Président, nous avons essayé de vous accueillir le mieux possible. Si par malheur vous deviez mourir en Afrique du Sud – ce que je ne vous souhaite pas! - alors je suis certain qu’on ferait graver sur votre tombe: Ci-gît Nicolas Sarkozy.Victime de l’hospitalité sud-africaine. On m’a fait l’honneur de me demander de vous remercier de vous être adressé à nous aujourd’hui. Mais comment faire? Vous êtes un personnage si important dans tous le monde! Comment faire?

Dois-je tout simplement dire, ``Merci beaucoup’’ ou dois-je vous offrir une caisse de vin sud-africain?

Non. Je pense qu’il serait mieux pour ce Parlement de voter une Loi aujourd’hui. Une loi qui stipulerait que les Springboks doivent perdre contre l’équipe de France lors de leur prochaine rencontre. Une loi, monsieur le President!

Merci, Monsieur le Président, d’être parmi nous aujourd’hui. Vous renforcez les liens tricentenaires entre nos pays. Vous nous avez apporté l’espoir! Vous nous avez apporté de nouvelles perspectives pour l’avenir. Vous avez démontré que vous êtes un ami sincère des Sud-Africains! Je vais le répéter, Vous avez démontré que vous êtes un ami sincère des Sud-Africains! Merci monsieur.

Pour conclure, vous savez, quelle lutte énorme nous, Sud-Africains, avons menée. Mais nous en sommes sortis vainqueurs. En 1994 notre Nouvelle Afrique du Sud est née. Aujourd’hui nous attendons avec impatience le jour où, avec l’aide de la France, la vie sera meilleure pour tous dans notre pays. La vie sera meilleure pour tous dans notre pays.

Pour terminer, laissez-moi vous emprunter, à vous et à votre pays, l’espoir. Espoir que nous aimerions garder précieusement pour toujours. Nous voudrions conserver deux lignes de votre hymne national, deux lignes de votre hymne national, monsieur, que nous allons chanter toujours avec vous et votre peuple, et maintenant je vais le chanter:

Allons enfants de la patrie, le jour de gloire est arrivé!

Merci. (Translation of French paragraphs follows.)

[Madam Speaker of Parliament, Mr President of the Republic of South Africa, Mr President of the Republic of France, Members of Parliament, ladies and gentlemen.

We greatly appreciate your visit to the Cape - the most beautiful cape in the world - Mr President Sarkozy, even though this does not, of course, constitute the first arrival of a French person in our town. The first French person disembarked here more than 300 years ago.

The French presence still manifests itself today in some of the names in our province – such as Fleur du Cap, l’Avenir, La Provence, le Bonheur, Patricia de Lille and many others.

Hundreds of thousands of South Africans have French blood in their veins. My own mother-in-law was a young lady from the Jourdain family, so my wife and all my children and all my grandchildren are French descendants. As for myself, I have been a Member of Parliament for some 30 years now, and am of Dutch origin, but I studied at the Sorbonne and I greatly admire Napoleon Bonaparte and General Charles de Gaulle. My granddaughter is studying French. We have 17 Alliance Française centres in South Africa.

In fact, very interestingly, Mr President, I think our Minister of Foreign Affairs, who is not here today, is in the process of learning French. I think she herself will try to say to you, “bonjour, monsieur [good morning, sir]”, “merci [thank you]”, “s’il vous plait [please]” and “au revoir [goodbye]”.

All of this to say to you, Mr President, that this country and this town would like you to feel as much at home and as comfortable as on the Champs- Élysées, picking the grapes of the Butte de Montmartre, tasting an excellent Bordeaux or admiring the superb young ladies of the Lido.

Mr President, we have tried to welcome you in the best possible manner. If by misfortune you were to die here in South Africa - which I do not wish for! - well, then I am certain that one would have the following engraved on your tombstone:

Here lies Nicolas Sarkozy. Victim of South African hospitality.

Mr President, I have been afforded the honour of being asked to thank you for addressing us today. But how am I to do it? You are such an important person in the world! What am I to do?

Should I simply say,“Thank you very much”, or should I offer you a case of South African wine?

No.I think it would be better for this Parliament to pass an Act today. An Act that would stipulate that the Springboks must lose against the French team during their next match. An Act, Mr President!

Thank you, Mr President, for being among us today. You are strengthening the three-hundred-year-old links between our countries. You have brought us hope! You have brought us new perspectives for the future. You have shown that you are a sincere friend of South Africans! I am going to repeat it. You have shown that you are a sincere friend of South Africans! Thank you, sir.

In conclusion, you know what a huge struggle we South Africans have waged. But we have emerged from it as victors. In 1994 our New South Africa was born. Today we are impatiently awaiting the day when, with the help of France, life will be better for all in our country. Life will be better for all in our country.

To end with, allow me to borrow, from you and your country, hope. Hope that we would like to carefully guard forever. We would like to retain two lines of your national anthem, two lines of your national anthem, sir, that we are always going to sing with you and your people, and now I am going to sing them:

Arise, children of the fatherland. The day of glory has arrived!

Thank you.]

The SPEAKER: That was the vote of thanks, but I think I would be amiss in my duty if I did not thank the hon van der Merwe. [Applause.]

The Speaker of the National Assembly adjourned the Joint Sitting at 15:19.